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" Le Détrompe-l'Oeil" 

Intégrez un élément (objet en volume) réel dans une composition plastique personnelle de telle sorte que l'on soit incapable de distinguer le vrai du faux.

Vous devez donc mettre en scène un objet de manière à tromper notre perception et nous faire prendre du faux pour du vrai et inversement : l’illusion doit être parfaite

 

Vocabulaire / Notions :

 

Illusion  Ce qui est faux mais donne l’impression d’être réel

Concret  Employé en tant que lui-même dans une oeuvre

Illusion d’optique Illusion qui trompe le système visuel humain (depuis l'Å“il jusqu'au cerveau) et aboutit à une perception déformée de la réalité. Les illusions d'optiques peuvent survenir naturellement ou être créées par des astuces visuelles spécifiques qui permettent de mettre en évidence les principes de fonctionnement du système visuel humain.

Trompe-l’œil Genre pictural destiné à jouer sur la confusion de la perception du spectateur qui, sachant qu'il est devant un tableau, une surface plane peinte, est malgré tout, trompé sur les moyens d'obtenir cette illusion.

 

Composition, Echelle, Cadrage, Réalisme

 

Consignes

Réfeérences artistiques 

Voici quatre Å“uvres d'art qui mettent en jeu ces notions.

 

A - Daniel SPOERRI : La Douche ("Détrompe l'œil") (1960) - [Robinet et douche fixé sur un tableau - Paris : Musée National d'Art Moderne]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec une certaine malice, Daniel Spoerri a récupéré un tableau de paysage sans grand intérêt ("une croûte" comme il l'appelait) au marché aux puces et y a fixé un vrai robinet, un vrai tuyau et une vraie pomme de douche.

Le paysage est bien entendu une illusion :

Nous croyons voir : un paysage de montagne, avec un torrent, de la végétation, des nuages, etc.

Nous voyons : de la peinture sur une toile.

Mais voyons la douche. A priori elle serait concrète car nous croirions voir une douche et verrions en effet une douche. Mais le robinet est placé à l'endroit où, dans le paysage représenté, le torrent cascade. Ainsi avons-nous l'impression que l'eau pénètre derrière le robinet, suit le tuyau pour monter vers le ciel et retomber sous forme de pluie, là où a été fixée la pomme de douche. Cette eau est bien entendu imaginaire, mais - et c'est là toute la subtilité de l'œuvre - la douche aussi puisqu'elle charrie de l'eau imaginaire !

Nous croyons voir : une douche imaginaire, qui charrie de l'eau imaginaire.

Nous voyons : une douche, qui ne charrie aucune eau.

 

En résumé :

Dans cette Å“uvre, tout est illusion.

 

 

B - Marcel DUCHAMP : Roue de bicyclette (1913) - [Reconstitution 1968 - Paris : Musée National d'Art Moderne]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette œuvre a été réalisée à une époque où la mécanique exerçait une réelle fascination et projetait dans un avenir où tout sera rapide et en mouvement, dans un monde peuplé de robots serviteurs et de machines sources de bonheur. Marcel Duchamp appartenait à cette époque et l'objet mécanique et géométrique qu'est la roue de bicyclette a retenu son attention. Mais plutôt que d'en faire une peinture ou un dessin à la manière de son Nu descendant un escalier (1912) il franchit un pas décisif dans l'histoire de l'art en s'appropriant la roue de bicyclette pour en faire une œuvre. Il la place à hauteur des yeux, à portée de la main et de façon à ce que son ombre face un jeu géométrique lorsqu'on la tourne.

Nous croyons voir : une roue de bicyclette (l'auteur nous y rend même particulièrement attentifs).

Nous voyons : une roue de bicyclette.

 

En résumé :Cette œuvre est entièrement concrète.

 

 

 

 

 

C - Duane HANSON : Touristes (1970) - [Résine et matériaux divers]

 

Ce sont deux statues grandeur nature en résine et munies d'accessoires donnant de façon saisissante l'impression d'être réelles.

Elles sont bien entendu des illusions :

Nous croyons voir : deux touristes, sans doute en train d'admirer un monument ou quelque chose dans ce genre.

Nous voyons : de la résine peinte.

Mais intéressons-nous aux accessoires de ces personnages et prenons par exemple l'appareil photographique de l'homme. A priori il serait concret car nous croirions voir un appareil photographique et verrions en effet un appareil photographique.

Mais dans l'histoire que nous raconte l'œuvre, c'est l'appareil de cet homme. Il est donc, dans l'histoire, en parfait état de marche et contient sans doute plusieurs clichés touristiques. L'appareil que nous voyons vraiment, quant à lui, n'a certainement plus de pile depuis longtemps, ne contient vraisemblablement pas de film et peut-être même est-il défectueux.

Nous croyons voir : l'appareil photographique du touriste.

Nous voyons : un appareil photographique. Et il en est de même pour tous les autres accessoires.

 

En résumé : Dans cette Å“uvre, tout est illusion.

 

 

 

 

 

 

 

D - Yves KLEIN : Peinture-feu (F74) (1961) - [Paris : Musée National d'Art Moderne]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'auteur a brûlé son support (préalablement préparé pour éviter qu'il prenne feu). Dans l'esthétique d’ Yves Klein une sensibilité d'ordre spirituel se développe à travers des entités telles que l'air, le feu ou le vide. Ses productions ont comme finalité de nous emmener dans un ailleurs dont l'œuvre n'est en fait que la trace. Malgré cela, nous sommes bel et bien face à une œuvre concrète :

Nous croyons voir : une surface brûlée.

Nous voyons : une surface brûlée.

Qu'ensuite cette surface brûlée produise un sens qui la dépasse ne change rien, ce n'est pas une illusion. Elle l'aurait été si elle avait porté un titre comme "Tête d'éléphant" (on pourrait en effet en voir une avec un peu d'imagination, tournée vers la gauche) car il y aurait eu une différence entre ce qu'on croyait voir et ce qu'on voyait. Mais ici, au contraire, il faut que nous prenions conscience que du feu a laissé concrètement sa trace sur cette surface.

En résumé : Cette Å“uvre est entièrement concrète.

 

 Quelques trompe-l'oeil : 

 Travaux des élèves : 

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